ISSN : 2708-7743 (print), eISSN : 2708-5422

Effet de microcrédit de campagne sur la performance économique des cacaoculteurs en Côte d’Ivoire

RESUME

Description du sujet.La culture de cacaoyer (Theobroma cacao L.) est la principale activité agricole de la Côte d’Ivoire faisant de celle-ci, le premier producteur mondial avec 40 % de l’offre. Cependant, l’une des difficultés majeures est le financement de nombreuses plantations familiales cacaoyères qui pourrait compromettre la durabilité du système de production. Exclus du système financier classique, certains cacaoculteurs utilisent le microcrédit de campagne pour améliorer leur production.
Objectif. La présente étude vise à évaluer l’effet du microcrédit de campagne sur la performance économique des cacaoculteurs et à analyser l’efficacité ainsi que la durabilité de cette activité.
Méthodes. Les données ont été collectées sur un échantillon aléatoire de 298 cacaoculteurs à l’Ouest de la Côte d’Ivoire. Les modèles de régressions frontières stochastiques de production et de la fonction de coût ainsi que le modèle de régression Tobit ont été utilisés.
Résultats. Les résultats obtenus ont montré que les moyennes d’efficacité technique, d’efficacité allocative et d’efficacité économique étaient respectivement de 52,00 %, 62,25 % et 32,34 % pour l’ensemble des cacaoculteurs. Le microcrédit de campagne n’a pas d’effet sur la performance des producteurs de cacao. Il n’est pas utilisé pour intensifier la production car ne représente en moyenne que 5,60 % du coût total de production.
Conclusion. L’application effective de bonnes pratiques, la création d’un fonds de garantie pour faciliter l’accès au crédit des sociétés coopératives auprès des institutions de microfinance et des banques classiques sont des éléments à prendre en compte pour la durabilité de la culture de cacaoyer dans la région. Des études ultérieures devraient examiner le rôle des coopératives agricoles dans le maintien de la production durable et analyser les aspects liés à la certification du cacao.

Mots-clés : Microcrédit, efficacité économique, cacaoculture, frontière stochastique, Ouest Côte d’Ivoire

Martin YOLI Bi Sani