ISSN : 2708-7743 (print), eISSN : 2708-5422

Editorial : Le projet de transfert de l’eau de l’Oubangi (Ubangi) vers le lac Tchad

RESUME

Autrefois considéré comme la mer intérieure de l’Afrique, le lac Tchad a perdu une partie importante de sa superficie depuis plusieurs années, de 23 000 km2 à 2 000 km2 selon les estimations. Les plus alarmistes estiment qu’il pourrait disparaître si aucune action n’est envisagée. Sauver le lac Tchad est une bonne chose pour les populations environnantes estimées à plusieurs millions de personnes. Mais, il faut aussi éviter de tenter de corriger un problème en créant une tragédie. La sonnette d’alarme sur le probable tarissement du lac Tchad était déjà donnée depuis 1928 par le Général Jean Tilho. L’agriculture irriguée, la construction des barrages, la croissance démographique incontrôlée au tour du lac couplées aux effets du changement climatique, ont amplifié une situation déjà précaire. En effet, tout projet de transfert d’eau à partir de la rivière Oubangi doit prendre en compte les défis dont fait face cette rivière : la réduction des précipitations entrainant la diminution des débits, des régimes irréguliers, des étiages et des crues de plus en plus faibles, la déforestation, l’ensablement, etc. Les tourbières congolaises qui remplissent des fonctions essentielles pour l’équilibre climatique mondial doivent aussi être prises en compte dans toute activité qui contribue à la réduction d’eau et qui risque de favoriser le rejet d’importantes quantités de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

Professeur Jean de Dieu MINENGU