ISSN : 2708-7743 (print), eISSN : 2708-5422

Société des Chemins de Fer Uélé-Fleuve (SCFUF) : la faillite d’un géant et épine dorsale du développement socioéconomique de la région Nord-Est de la République Démocratique du Congo

RESUME

Description du sujet. Objectif. L’objectif général du présent article est d’analyser la situation des chemins de fer vicinaux du Congo. Spécifiquement, l’article vise à : (i) faire un état des lieux du réseau ferroviaire de la SCFUF, et (ii) étudier dans quelle mesure, à partir des soubassements socioculturels, économiques et politiques subséquemment obtenus, la réhabilitation de cette voie pourra contribuer de manière pérenne à la stabilité économique, politique et sociale de la région.
Méthodes. . L’étude porte sur la Société des Chemins de Fer Uélé-Fleuve (SCFUF), ex-Chemins de fer Vicinaux du Congo, en sigle VICICONGO. La méthode historique permettant de focaliser l’attention sur les transformations successives et les continuités a été utilisée. La lecture soutenue des ouvrages, articles, journaux, magazines, fascicules, encyclopédies, etc. relatifs à la région d’étude a permis de collecter les données secondaires. Cette lecture a été appuyée par la recherche à l’Internet et par l’écoute de certaines émissions radio-télévisées, par la visualisation des certains films en rapport avec l’objet de l’étude.
Résultats. Les chemins de fer des Uélé ont connu leur temps de gloire dans la première moitié du XXe siècle. Ils furent l’un de plus grands outils de la mise en valeur des ressources naturelles de la région par le pouvoir colonial. Sur le plan spatial, la VICICONGO, a rempli une double finalité, politique et économique qui permettait de désenclaver les Uélé de l’intérieur de façon à les intégrer à l’économie-monde. Elle a été le premier instrument d’intégration territoriale et à même temps, le premier outil du développement. Les chemins de fer vicinaux du Congo présentaient une grande importance à l’essor économique de la région Nord-est du pays. La VICICONGO a permis l’augmentation des revenus familiaux dans la mesure où la distance pour atteindre les marchés a été réduite sensiblement ; l’ouverture de cette voie a facilité l’interaction humaine avec comme conséquence des échanges commerciaux accentués entre les groupes sociaux de divers horizons.
Conclusion. Plusieurs analystes de l’époque coloniale et même postcoloniale considèrent la VICICONGO comme étant « l’épine dorsale » pour le développement de toute la région des Uélé. Sans elle, aucune entreprise n’avait son sens d’être dans cette région, malheureusement, la mauvaise gouvernance a poussé cette entreprise au marasme complet de son fonctionnement. Des études plus poussées sur les possibilités de réforme et de relance de cette entreprise dans une dimension globale et intégrée sont d’une importance capitale en vue de reconstruire l’économie et assurer le bien-être de la population.

Mot-clé : SCFUF, gouvernance, économie, structuration des territoires, RDC

Jean Eniange ma Ndobo, Yuma Bin Yuma, Sylvain Kazadi, Joseph Balsomi Tegeno, Célestin Tondi Kikola, Félix Kapapila Tshitoko