ISSN : 2708-7743 (print), eISSN : 2708-5422

Problématique de l’aménagement et de l’entretien des voies navigables : cas du bief maritime du Fleuve Congo

RESUME

Description du sujet. Le bief maritime du fleuve Congo reste la seule voie d’accès à l’océan par laquelle la République Démocratique du Congo exerce librement son commerce extérieur. C’est la voie de sotie et d’entrée de gros tonnages de marchandises dans la partie Ouest de la RDC. La non-réalisation efficiente des travaux d’aménagement et d’entretien du chenal de ce bief, a entravé les activités économiques avec des conséquences sociales indescriptibles.
Objectif. L’objectif de la présente étude est d’analyser l’épineuse question de la navigation dans le bief maritime congolais, un espace stratégique dans le contexte où les importations alimentaires contribuent à la sécurité alimentaire des populations en République Démocratique du Congo en général et dans les centres urbains en particulier.
Méthodes. L’étude a porté sur le bief maritime, situé sur le corridor sud-ouest de la RDC. Les informations analysées au cours de cette étude proviennent des données secondaires (CVM et Secrétariat Général aux Transports et Voies de Communication) et des observations personnelles. Ces données concernent les principales activités réalisées pour assurer la navigabilité du bief maritime, les objectifs de ces travaux, les résultats attendus, les sources de financement des activités, les principaux défis à relever, l’évolution des équipements du travail et les actions à développer.
Résultats. Les résultats de l’étude ont montré que les principales activités réalisées pour assurer la navigabilité du bief maritime sont : les travaux/études hydrographiques (Service imagerie et labo du fleuve) ; les travaux de balisage ; les travaux de dragage ; et le guidage des navires dans le bief maritime (pilotage). Les défis à relever concernent notamment la vétusté et l’obsolescence des équipements de travail. La seule drague encore en service a été mise en service en 1972 et elle est donc vieille de 48 ans. Mais, il faut préciser que la CVM venait d’acquérir une drague d'occasion, Manzalino II, de loin moins âgée que la première. En effet, le nombre de dragues est passé de cinq en 1990 à deux dragues en fin d’année 2020. L’effectif de baliseurs et canots a suivi la même tendance. En 2020, l’entreprise (CVM) ne dispose d’aucun canot rapide et le tirant d’eau n’a pas subi des modifications importantes.
Conclusion. La principale activité à entreprendre pour assurer la navigabilité du bief maritime est la mise en place d’un mécanisme additionnel et pérenne d’appui au financement des activités d’aménagement et d’entretien des voies navigables. Plusieurs études scientifiques ont été réalisées sur le bief maritime congolais mais elles datent d'avant 1994 ; des recherches sur l’impact du changement climatique sur la navigabilité de cet espace maritime sont cependant nécessaires pour le développement socioéconomique durable de la RDC.

Mot-clé : Bief maritime, navigabilité, tirant d’eau, dragage, RDC

Christine Tusse Daumbo, Arsène Mapoko ma Ndambo, Justine Kagufa Munyerenkana, Jean de Dieu Minengu