Resumé : |
Les importations alimentaires en République Démocratique du Congo : un milliard
cinq cents millions de USD par an pour importer de la nourriture, c'est trop !
Les potentialités agricoles de la RDC ne peuvent pas justifier les importations
alimentaires, qui selon la Banque Centrale du Congo, représentent en moyenne
une valeur annuelle de plus au moins un milliard cinq cents millions de dollars
américains, c'est-à-dire, le ¼ du budget de 2018. Il est donc vrai, qu’à cette allure,
la construction du bien-être commun risque de demeurer un vœu pieu.
Les importations de produits alimentaires ont augmenté de manière exponentielle
pour approvisionner le marché intérieur de certaines villes de la RDC. Cette
évolution est la conjonction de trois facteurs : (i) l’effondrement de la production
agricole nationale accentué par le mauvais état des voies de communication, (ii)
l’effet positif de la démographie sur la demande, et (iii) les effets d’une
urbanisation galopante conjuguée à une paupérisation croissante d’une part importante de la population.
Les importations alimentaires constituent un frein au développement socio-économique de la RDC. Les grands
centres urbains, en particulier Kinshasa (via le port de Matadi et Lufu) et Lubumbashi (via Kasumbalesa), ne sont plus approvisionnés de façon générale par la production intérieure, mais bien par des importations, même pour des produits pour lesquels le pays a des avantages comparatifs tels que le riz, le maïs, l’huile de palme, l'arachide, la volaille, le porc, etc. En dépit de ces importations, plus de 70 % de la population congolaise vit encore dans l’insécurité alimentaire. Les produits alimentaires de base importés et vendus à Kinshasa et dans d’autres villes de la RDC coûtent de plus en plus chers, mais sans que cela incite véritablement les acteurs étatiques à mettre en place des politiques de développement du secteur agricole. …
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