Description du sujet
La sécurité alimentaire permet aux individus et aux ménages de satisfaire leurs besoins nutritionnels et leurs préférences alimentaires à des niveaux adéquats afin qu’ils mènent une vie active et saine. Cependant, au Cameroun, les ménages ruraux sont les plus vulnérables à l’insécurité alimentaire malgré leur implication active dans la production agricole. Une étude sur cette problématique a ainsi été réalisée entre novembre 2019 et janvier 2020 dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun.
Objectif. Les objectifs poursuivis par cette étude sont de construire l’indicateur de sécurité alimentaire (ICSA) au niveau des ménages et de déterminer le degré d’association entre l’ICSA et les moyens d’existence (ME) des ménages ruraux.
Méthodes. Les données ont été collectées à l’aide d’une enquête réalisée auprès de 380 ménages ruraux sélectionnés de manière aléatoire. A travers l’analyse multidimensionnelle, l’ICSA a été construit au moyen de l’Analyse en Composante Principale (ACP). La corrélation de Pearson a permis d’apprécier le degré d’association entre l’ICSA et les ME.
Résultats. Les résultats de l’étude ont montré que la valeur moyenne de l’ICSA estimée était de 0E-7±1 avec des valeurs extrêmes (Min.=-1,1 et Max.=11), traduisant les inégalités et disparités alimentaires persistantes entre les ménages de la région. La relation entre l’ICSA et le capital financier, le capital physique, le capital humain et le capital social est de taille moyenne avec un fort degré d’association. Par contre, ladite relation est de très grande taille entre le capital naturel et l’ICSA, avec une association plus forte. Bien que ces ressources (revenu, bétail, actifs, terre, production, relation sociale, etc.) varient grandement selon les ménages, elles participent relativement à l’atténuation de la recrudescence de l’insécurité alimentaire. Le niveau de pauvreté des ménages dans la zone influence la situation alimentaire. Les plus pauvres manifestent une situation alimentaire dérisoire (ICSA: -0,21) alors que les non pauvres sont en situation confortable (ICSA: 0,39).
Conclusion. Ces résultats constituent une piste plausible pour promouvoir la sécurité alimentaire dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Les stratégies de promotion du bien-être alimentaire portées par l’Etat ou les partenaires au développement devraient davantage accorder une part importante à l’accès au foncier agricole et surtout au développement des activités pastorales.
Mots-clés: Agriculture, sécurité alimentaire, ménage rural, pauvreté, Extrême-Nord du Cameroun
