ISSN : 2708-7743 (print), eISSN : 2708-5422

Analyse socioéconomique de la culture de l’ananas (Ananas comosus (L). Merr.) à Tshela dans la province du Kongo central en République Démocratique du Congo

RESUME

Description du sujet Les cultures fruitières jouent un rôle non négligeable dans l’alimentation des populations à travers le monde. En République Démocratique du Congo (RDC), l’ananas est cultivé dans plusieurs régions mais sa promotion comme une spéculation stratégique reste une étape à franchir. Ainsi, une étude socioéconomique sur la culture de l’ananas a été réalisée à Tshela.
Objectifs. L’objectif global de l’étude est de faire une analyse socio-économique de la culture de l’ananas à Tshela dans la province du Kongo central. Spécifiquement, l’étude vise à : (i) déterminer les caractéristiques sociodémographiques des exploitants, (ii) identifier le mode d’acquisition des terres et la superficie exploitée, (iii) analyser les contraintes et opportunités par l’approche SWOT, (iv) investiguer sur le système de commercialisation, et (v) évaluer la rentabilité de la culture de l’ananas dans la zone d'étude.
Méthodes. Une enquête a été menée dans le territoire de Tshela du 06 novembre 2016 au 12 février 2017 auprès de 120 producteurs d’ananas choisis de façon aléatoire dans deux secteurs de Tshela : Loango et Mbanga. Quatre focus group, deux par secteurs ont été organisés pour mettre en évidence les contraintes et opportunités liées à la production de l’ananas dans la région.
Résultats. Les résultats ont montré que les hommes (95,8 %) sont plus actifs que les femmes dans la filière ananas à Tshela. La culture d’ananas est pratiquée sur des petites superficies moyennes de 10603±8522 m2 et les acteurs ne sont pas suffisamment organisés pour une bonne commercialisation de la production sur les marchés. Parmi les contraintes liées à la production de l’ananas, il y a : l’absence d’une demande d’ananas pour des fins de transformation en produits dérivés, le manque d’accès au crédit pour financer les activités de production et l’absence d’unités de transformation dans le territoire de Tshela. Le seuil de rentabilité de la culture d’ananas se situe à 552 792 FC (Franc Congolais) sur une superficie moyenne d’un hectare avec un coût total de production qui s’élève à 1 928 141,03 FC et un profit annuel de 282 283,97 FC, soit 13 % des recettes totales.
Conclusion. Pour rendre durable la production de l’ananas dans le territoire de Tshela, une meilleure organisation du marché et des acteurs s’avère nécessaire. En parallèle, il est souhaitable que d’autres études soient menées sur les aspects techniques liés à la production et à la transformation de l’ananas.

Mots-clés : Ananas, analyse socioéconomique, superficie, commercialisation, Tshela-RDC

Aiko Ikonso Mwengi, Roger Ntoto M’Vubu