ISSN : 2708-7743 (print), eISSN : 2708-5422

Analyse historico-systémique de l’évolution de l’encadrement agricole et de l’organisation rurale : du paysannat indigène au mouvement paysan en République Démocratique du Congo (Synthèse bibliographique)

RESUME

Description du sujet. L’histoire de l’encadrement agricole et rural en République Démocratique du Congo (RDC) est longue, trouble et assez riche d’enseignements. Elle part formellement de 1885 avec l’installation de l’État Indépendant du Congo (EIC). Dans la mise en œuvre du mode de production capitaliste introduit au pays au cours de la période coloniale, la politique de paysannat a été introduite avec des objectifs à la fois agronomiques, économiques et sociaux. Après l’accession du pays à l’indépendance en 1960, le secteur agricole et rural connaîtra des diverses difficultés à cause de plusieurs facteurs à la fois internes et externes.
Littérature. Cet article se propose de revisiter de manière historique et systémique, l’évolution complexe de l’encadrement agricole et de l’organisation rurale en RDC, en identifiant les divers acteurs de cette évolution, en analysant les multiples interactions entre acteurs et contextes, les différents effets et enjeux sur la dynamique du développement rural endogène de même que leurs causes multiples. Cette recherche est essentiellement fondée sur la revue de la littérature existante, l’observation des faits à l’échelle nationale et les diverses analyses en rapport avec l’accompagnement des organisations non gouvernementales en RDC. La politique de paysannat a été mise en œuvre avec un certain succès, contribuant à la prospérité du secteur agricole et du pays. Après l’indépendance, le pouvoir politique a tenté de contrôler et d’assurer un encadrement étatique de la masse paysanne, de sa production ainsi que sa commercialisation, sans y mettre suffisamment de moyens, contribuant à la décadence du secteur agricole et à la dégradation croissante des conditions de vie et de travail pour la paysannerie et le milieu rural. Face à ce qui est considéré comme un « espace social vide » à cause de l’absence de l’Etat et de ses interventions, le mouvement paysan essaie de prendre la relève avec toutefois des résultats différenciés et des défis immenses.
Conclusion. La crise agraire que connaît la RDC n’est pas que circonstancielle. Elle puise sa substance dans la longue trajectoire historique. Des approches d’intervention conciliant efficacité et durabilité sont utiles en vue du renforcement des capacités d’analyse, de réflexion, de décision et d’action des ruraux paysans en vue de revivre l’âge d’or de la paysannerie congolaise.

Grégoire Ngalamulume Tshiebue